Vous devez être fort face au recruteur dont le rôle est de vous piéger afin de
vous évaluer et non pas de vous épauler. C’est pourquoi il est important que vous fassiez le deuil de votre dernier poste avant d’en rechercher un nouveau.
Si le mot « deuil » peut surprendre dans ce contexte, il est pourtant utilisé par les psychologues qui positionnent la perte d’un emploi sur l’échelle du stress juste après celle d’un proche. Il est vrai que nous passons une bonne partie de notre vie au travail. Quand, du jour au lendemain, nous le perdons, c’est la fin de ces moments faits d’efforts et de sacrifices mais aussi de succès et de grandes joies. C’est la fin d’une vie avec les autres, ces collègues que l’on apprécie ou non mais dont on ne peut se passer. C’est la fin d’une identité professionnelle, ce statut qui nous positionne dans la vie et à l’égard des autres. C’est la fin d’un emploi du temps trop chargé qui devient vide de sens. Mais c’est surtout la peur du lendemain. Nous passons tous par cette phase de découragement et de renoncement, la seule différence résidant dans son intensité et sa durée.
Il semblerait que ce soit plus facile pour ceux qui :
- ont déjà connu une période de chômage et sont donc en « terrain connu » ;
- étaient depuis peu dans l’entreprise et n’ont pas eu le temps de s’y identifier;
- ne font pas d’excès de zèle et ne considèrent pas le travail comme leur
- priorité;
- ont déjà vécu des situations graves (perte d’un proche, maladie … ) et
- relativisent ;
- se réalisent autrement (dans la maison, l’éducation des enfants, l’art, la vie associative … ) ;
- quittent l’entreprise en même temps que d’autres salariés et se sentent donc moins seuls.
Par opposition, cela paraît plus difficile pour ceux qui :
- vivent leur première perte d’emploi et se retrouvent en territoire inconnu ;
- sont depuis longtemps dans l’entreprise qu’ils ont parfois créée ou aidé à développer ;
- ne comptaient pas leurs heures, allant parfois jusqu’au « burn out » ;
- ont jusqu’à présent été relativement épargnés par la vie et ont du mal à relativiser ;
- n’ont pas d’autres centres d’intérêt ;
- sont les seuls de l’entreprise à être licenciés, ce qu’ils considèrent comme une injustice.
- Ceux qui ont perdu leur emploi sont unanimes sur ce qu’ils ressentent durant cette période : perte des repères, manque de confiance en soi, découragement, isolement. S’ils ont du mal à se lancer dans leurs démarches de recherche d’emploi, ils n’osent pas pour autant se consacrer à des activités plus ludiques car ils culpabilisent. Grosse erreur ! Il est essentiel de se reconstruire avant de repartir. Profitez de ce temps et occupez-vous de vous! Une des clefs de réussite de votre recherche : être bien dans son corps et dans son cœur pour être bien dans sa tête et face aux recruteurs. Il vous faudra également être patient car le temps vous semblera plus long que lorsque vous étiez en poste. Vous aurez l’impression de passer vos journées à attendre un e-mail, un appel, un rendez-vous, une réponse, une personne. Mais le temps sera aussi votre allié, car il guérit tous les maux.